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Page:Rachilde - Alfred Jarry ou le surmâle de lettres, 1928.djvu/142

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AU PHALANSTÈRE


de leur ménage ou de leur famille, les repas réguliers et les bons sommeils en des lits confortables, tandis que la solitude farouche d’Alfred Jarry le laissait sans défense contre lui-même. Ou il mangeait trop un jour, ou il ne mangeait pas du tout le lendemain et n’en buvait que mieux.

Quand on songe qu’il a fallu rien moins que l’atroce guerre de 1914 pour en arriver à prohiber l’absinthe, on a une triste idée de la sagesse des gouvernements. Et encore… cette simple prohibition, mesure enfantine, paraît avoir surtout développe le goût des ersatz et des stupéfiants de toutes sortes, comme si le poison de la mort était devenu nécessaire à l’humanité.

Au phalanstère de Corbeil, Jarry respirait un air plus pur qu’à Paris dans les singuliers taudis qu’il habitait, mais il y trouvait aussi cette terrible émula-