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Page:Rachilde - Alfred Jarry ou le surmâle de lettres, 1928.djvu/186

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AU TRIPODE


ment ivre, qu’une seule fois où je l’ai mis en joue avec son propre revolver, ce qui le dégrisa immédiatement.

Ne buvant personnellement que de l’eau absolument pure, c’était moi qui passais aux yeux de Jarry pour un effroyable phénomène :

« Vous vous empoisonnez, Ma-da-me, m’expliquait-il le plus sérieusement du monde. L’eau contient, en suspension, tous les microbes de la terre et du ciel, et vos sucreries, qui forment votre principale alimentation, sont des alcools à l’état rudimentaire qui saoulent bien autrement que des spiritueux convenablement expurgés par la fermentation de tous leurs principes nocifs.

— Que voulez-vous, cher Monsieur, on fait ce qu’on peut. Je n’éprouve pas le besoin de perdre la notion du vrai… qui n’est déjà pas toujours très vraisemblable ! »