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Page:Rachilde - Alfred Jarry ou le surmâle de lettres, 1928.djvu/187

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ALFRED JARRY


Une fois, ma fille, gamine encore à ce moment-là, voulut lui jouer un excellent tour : elle versa, dans un petit verre, de l’eau qui affectait de loin une certaine parenté avec un marc des plus incolores. Il l’avala d’un trait et fit la plus horrible des grimaces. Positivement, il en fut malade toute la journée.

Lorsqu’il s’adonna définitivement à l’éther, je dus cesser de courir avec lui en voiturette parce que ça finissait par devenir dangereux et pour lui et pour moi. Il n’aurait plus été capable, le pauvre garçon, de s’arrêter sur la pente fatale ni, d’ailleurs, d’avoir la présence d’esprit de couper la corde. Je ne savais pas encore qu’on pouvait boire de l’éther comme on boit une liqueur quelconque, je pensais qu’il ne faisait que le respirer, je le félicitais d’avoir enfin délaissé son herbe sainte qui sentait si mauvais. Quand je le vis