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Page:Rachilde - Alfred Jarry ou le surmâle de lettres, 1928.djvu/207

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ALFRED JARRY


comme une fleur… à la condition, bien entendu, que le crin de M. Wiers fût résistant. Il connaissait merveilleusement tous les secrets des différents appâts, secrets que se transmettent, de père en fils, les pêcheurs de profession et que surprennent, au fond des petits cabarets des berges, les amateurs ne craignant pas de trinquer avec eux.

À propos de trinquer, une autre anecdote me revient sur l’insolence traditionnelle de notre héros. M. Edwards, de fastueuse mémoire, ayant eu l’occasion de passer par l’Écluse du Bas-Coudray et sachant que le père Ubu habitait sur le bord de son quai, fit stationner son énorme bateau-palace en face de la légendaire écurie des mules et demanda une audience. Alfred Jarry, toujours sommairement vêtu de son chandail sale et de sa culotte percée, vint prendre l’apéritif avec le patron