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LA MORT EN BEAUTÉ


que l’on doit le plus admirer, de leur naïveté ou de leur orgueil !) une perpétuelle obsession. Une fois touchés de la grâce, ils marcheraient au supplice comme les anciens martyrs. Il faut naturellement faire la part de la littérature. Combien de ces comédiens sublimes se tueraient, s’ils pouvaient voir ou décrire leurs derniers moments !

Mais la nature, bonne marâtre, leur prend d’abord leur faculté d’analyse, ils deviennent peu à peu insensibles aux événements qu’eux-mêmes ont préparés avec beaucoup de soin et finissent sans s’en apercevoir, selon les lois éternelles, se rapprochant, dans leurs derniers moments, des instincts de la conservation qui les ont toujours dirigés malgré les bravades et les gestes plus nobles.

Pauvre petit père Ubu ! Que connaissait-il vraiment de la vie humaine ou