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ALFRED JARRY


comme des volcans, éclatent et éjaculent… »

Comme on le voit, Mendès, esprit subtil, très averti, ayant tout lu, tout étudié, possédant par excellence le flair du Juif intelligent et sachant dépouiller, le cas échéant, la réserve prudente inhérente à sa race, faisait un très beau sort à l’œuvre de Jarry, mais il ne pardonna pas à son auteur son indifférence de toute gloire ou réussite profitable. Il ne comprit pas plus cet enfant de génie en sa personnalité d’exception fatale qu’il ne pouvait comprendre le puéril et génial Villiers de l’Isle-Adam, pour lequel, son meilleur ami, prétendait-il, souvent, il avait, lui Mendès, le monstre de grand talent, une sorte de haine superstitieuse. Si Jarry, le sacrilège, n’avait pas été aussi un réel catholique, il aurait pu, protégé par Catulle Mendès, arriver à la maîtrise de son art,