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Page:Rachilde - Dans le puits, 1918.djvu/117

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mires surtout, se dresser contre la porte de leur cage pour y lécher les gouttes qui parviennent jusqu’à eux… Oui, je sais. Il y a le fourrage vert, dont l’abondance, en été, leur donne des coliques, mais ils le dévorent ainsi, sans mesure, parce qu’ils aiment son humidité intérieure. En hiver, le son, le fourrage sec (et le froid qui altère tout autant que la chaleur) leur communiquent une sorte de fièvre contractant leur gosier, faisant fermenter des tumeurs, les rendant impropres au genre de service qu’on leur demande : la gibelotte !

Ma grosse lapine blanche, que j’ai élevée, a bu et ne boit plus. Quelle torture ! Ses beaux petits enfants ne boiront pas davantage… Elle s’arrache les poils du ventre, cependant, pour en faire de délicieux berceaux qui sont comme parés d’une mousseline vaporeuse où il ne manque, vraiment, que des nœuds de faveurs bleues. Et quels soins de propreté ! Quels nettoyages perpétuels dans un espace si restreint ! Car elle sait, elle, et redoute les émanations de son