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Page:Rachilde - Dans le puits, 1918.djvu/116

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pas soif. Voilà un abus, ou plutôt une abstention très regrettable, non seulement pour les lapins, mais encore pour ceux qui les mangent, c’est-à-dire pour tout le monde. Ma chèvre, Pierrette, fut vendue deux fois par des gardiens peu délicats. Une fois au boucher, et j’eus le temps d’intervenir… en la rachetant, une autre fois, à un voisin qui me la rendit ; mais, si j’ai pu lutter contre de mauvaises actions, je ne peux plus rien contre le préjugé : « Les lapins ne boivent pas. » Voilà cinq ou six ans que je m’efforce de prouver, par le don d’ouvrages techniques ou par la lecture des articles de journaux, que l’élevage du lapin est une chose plus compliquée qu’on ne le pense à la campagne. Moi, je ne tiens pas à garder mes moutons à cheval, pourtant, je voudrais faire boire mes lapins, vers cinq heures !

Petit nez rose, toujours froncé, une oreille en avant, une autre en arrière, ô Jeannot, comme c’est bon l’eau du ciel, ce miracle qui tombe, se glisse le long des barreaux de votre prison ! Dès qu’il pleut, on les voit, les