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Page:Rachilde - Dans le puits, 1918.djvu/129

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pent ni sur une vis ni sur un écrou. Il saisit, plus difficilement, qu’une chèvre morte puisse être en vie : « En bas, sur le carreau, elle aura bien plus froid que dans son étable. Un vétérinaire ? » murmure-t-il essayant d’endiguer le flot de mon débit : « Non, il n’y a même plus de médecin pour les gens… Et quand je pense que je voulais faire prévenir l’équarrisseur de C… ! On me l’aurait jetée dans un trou, peut-être écorchée vive. J’arracherai la peau du ventre à cette femme. »

« Il faudra certainement lui demander une explication. »

Il commence à trouver qu’une explication est nécessaire ! Les hommes ont tous, même les meilleurs, de ces naïvetés.

Nous allons chercher Pierrette. Nous la traînons sur une couverture qui roule des ourlets de neige, et la femme fantôme revient.

« Elle a encore le respir, cette bête. Ça vous a la vie dure, les biques. Je ne sais pas ce qui lui a pris… elle a enflé, enflé. Elles auront dû se battre, la mère et la fille, rapport au petit. »