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Page:Rachilde - Dans le puits, 1918.djvu/140

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Je cours au pavillon.

« Vous avez-vu ? » — « Oui, j’ai passé contre… c’est les rats. » — « Vous croyez ? Mais il n’y a ici que mes rats[1]. Les autres sont détruits depuis longtemps. Et le campagnol, le loir, le mulot ne mangent pas de viande. Nous ne sommes pas dans les égouts de Paris. »

Autour de nous les enfants pleurnichent.

« Qu’est-ce qu’ils ont encore, ceux-là ? » — « Ils ont, ils ont… qu’ils voulaient tripoter cette saloperie et que je les ai fouettés, bien sûr. »

Ceci est un mensonge flagrant. Les enfants ne sont pas sortis, dès l’aube, par cette neige, encore sans une trace de pas sous les miens.

Il n’y a plus à hésiter. Il faut se débarrasser du corps du délit. (Pauvre Pierrette, ton sort fut si étrange !) D’autant plus vite que si un rayon de soleil tombait là-dessus, ce ne serait pas tenable. Il nous reste la Seine, le grand égout collecteur, et c’est d’ailleurs bien défendu. Pourtant, je n’ai pas d’autre res-

  1. Des rats blancs, apprivoisés, en cage.