Page:Rachilde - Dans le puits, 1918.djvu/180

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marche, de démarches inutiles, je m’assis sur le perron d’une maison de belle apparence, selon la phrase des feuilletons ; entourée de nos bagages, des trois rats et du chat mascotte heureux de gratter la terre, de tâter le terrain solide, en un coin calme, j’attendis que le bon compagnon eût découvert enfin l’hôtel où la petite s’était réfugiée.

J’ai parlé d’une phrase de feuilleton. Je suis obligée de reconnaître que les histoires romanesques contiennent plus de vérités, au moins en temps de bouleversement général, que les romans bien psychologiques. À la rigoureuse condition de ne pas être relié par le fil, trop blanc, d’une volontaire intrigue, on peut vraiment s’écrier que : tout arrive.

Assise donc, sur le perron d’une maison de belle apparence, j’attendais, jouant avec le chaton et épluchant des amandes pour les rats. Je dois faire la description de mon costume ici simplement pour démontrer aux lecteurs qu’il n’était nullement couleur de muraille. On avait dû partir avec ses vêtements d’auto, quoique sans auto, et ce n’était