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Page:Rachilde - Dans le puits, 1918.djvu/256

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sais, à n’en pas douter, de quelle manière ils peuvent casser les reins à un être innocent, simplement, par hasard. Lancés sur le coupable qui en a très peur, là-haut, car il hésite à poursuivre le chemin du pavillon, qu’est-ce qu’ils ne vont pas risquer ? Ils en bavent… Je vois luire les dents du bas-rouge comme les pointes d’une scie d’acier neuf, et la douce Mina, fidèle à son atavisme boche, commence à incurver ses flancs de façon à m’indiquer qu’il y aurait place là pour plusieurs tranches de pâtée d’homme, amoureux ou voleur. « Non ! Assez ! Tout beau, là, les bons chiens… à plus tard le souper. Et là-bas, l’homme, est-ce que vous venez pour ma poule couveuse ? » Je crie et je referme les chiens sur moi. L’homme, d’un bond, franchit l’espace blanc du réservoir et je l’entends qui escalade les grilles de clôture en faisant choir des cailloux… pas dangereux, le pauvre diable !

… Bien m’en a pris de ne pas tirer sur cet homme. Je pense, maintenant, que c’était le mari, en permission défendue ou en tournée d’inspection à cause d’une lettre ano-