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Page:Rachilde - Dans le puits, 1918.djvu/32

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ront. Vivez plutôt la tête basse, à jamais lourde du souvenir de vos treize bonnets ! (Bonnet vient de bonne.) De qui étiez-vous la servante ? Libérez-vous. Il ne faut servir que la nature qui, seule, a des droits sur nous et le plus mince brin d’herbe que vous saurez étudier à la loupe vaudra bien la poutre que vous gardiez dans l’œil. Allez et revenez-moi guérie. L’heure du mystère arrive… Empoignez-moi cette barre de fer, vite, remontez chez vous pour y nettoyer votre intérieur. Les araignées filent aux angles de votre imagination, déliez-vous, pauvre mouche, avant qu’il soit trop tard. N’entendez-vous pas les cris de la vie qui vous hèlent ? Les chats miaulent autour de la maison. Les chiens donnent de la voix sur l’intrus. Les poules attendent le bon grain durant que leurs poussins boivent les dernières gouttes du soir, car le soleil couchant se reflète tout entier dans leur petite tasse et voici que le pinson familier porte une miette du pain que sa femelle prend pour une galette des rois… Remontez !