Page:Rachilde - L’Amazone rouge, 1931.djvu/113

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blouse de laine de tous les matins et se coiffait d’un petit feutre rond qui lui donnait un visage boudeur de garçonnet têtu.

Quand on eut bien examiné la question des terrains plus ou moins négligés, on se mit à trotter pour gagner les halliers, vers le village. Une fois sous bois, on ne voyait plus rien de la campagne et c’était l’autre désert, celui des arbres, un silence à peine troublé par le menu marteau d’un pivert cherchant des insectes sous les écorces.

On allait bifurquer pour entrer dans la forêt sans s’occuper des chemins tracés parce que le terrain était convenablement durci et qu’on avait fauché les fougères lorsque le grand juge se dressa brusquement sur sa selle :

— Hein ? fit-il. Est-ce que j’ai la berlue ? Il y a un cadavre là !…

Au pied d’un châtaignier, plié en deux sur une de ses grosses racines, on apercevait un corps d’homme vêtu de haillons qui paraissait dormir d’un sommeil peu