Page:Rachilde - L’Amazone rouge, 1931.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’argent. Un léger brouillard sortait des herbages humides, la maison s’enfonçait dans une brume, disparaissait sous son manteau de ce deuil du lierre qui brave toutes les saisons.

Une paix profonde et triste régnait autour d’eux, parce que les oiseaux ne chantaient plus et que les bêtes, terrées, dormaient encore engourdies par le froid de la nuit.

La vallée s’enlaçait aux contours de la Jordonne qui, seule, vivait, remuait dans ce paysage désert, roulant ses flots grossis par les pluies de l’automne comme un torrent.

M. de Tressac allait visiter ses coupes de bois. Il avait choisi sa fille, ce jour-là, pour enregistrer ses observations parce que son fils était moins docile il raillait tout le temps ou se permettait des plaisanteries que Félia n’aurait jamais risquées.

La jeune fille portait une simple amazone de drap gris assez semblable à sa