Page:Rachilde - L’Amazone rouge, 1931.djvu/139

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soldat vaincu mais toujours très respectueux des consignes.

Au soir, la Brésille servant un civet de lièvre, pourtant bien appétissant, fut terrorisée par les visages graves de ces Messieurs. On ne parlait plus de l’affaire. On ne voulait plus y penser et il y avait de l’orage dans l’atmosphère, un de ces orages d’arrière-saison qui se termine généralement par un déluge, des cascades de pluie ravinant toute une contrée. Des sanglots s’amoncelaient.

— Pour ce pendard de Garillac ! grognait Joana, la cuisinière, à l’office.

— Ce n’est pas un drôle à rencontrer au coin du bois ! déclarait Jeanton qui, en sa qualité de vieux piqueur, n’aimait pas les maraudeurs de ce genre.

— Les lapins sont à ceux qui savent les prendre ! affirmait Brésille, fille de paysans n’ayant jamais pu se figurer que le gibier n’est pas à tout le monde.

Seulement, là-haut, ces Messieurs de Tressac ruminaient de nouveaux interrogatoires dignes de l’inquisition.