Page:Rachilde - L’Amazone rouge, 1931.djvu/145

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penché, l’oreille tendue, elle avait écouté le chant mystérieux, si mystérieusement doux…

Comme il faisait froid chez elle !

Elle n’irait pas. Un autre regard d’amour s’était interposé. Elle en subissait peut-être le nouveau charme sans même s’en rendre compte.

— Ouvre-moi, Félia, souffla Félix de Tressac d’un accent volontaire qui fit un effet surnaturel à la jeune fille tremblante parce que cela sifflait par la serrure de la porte en imitant le vent d’hiver.

— Non ! Non ! répondit-elle, malgré sa ferme résolution de lui laisser croire qu’elle dormait.

— Ouvre-moi, je le veux. Puisque aussi bien tu ne peux pas dormir ? Tu sais que tu ne dormiras pas avant de m’avoir parlé.

Elle fit un pas… un autre pas. Elle se sentait attirée par lui, aspirée par son souffle ardent. En effet, elle ne pourrait pas dormir gardant en elle sa mauvaise conscience.