Page:Rachilde - L’Amazone rouge, 1931.djvu/146

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Des siècles d’atavisme lui avaient enseigné que la confession est le soulagement de l’âme et si elle ne se croyait pas coupable en action elle l’était par omission.

Comme il faisait froid pieds nus sur ce carreau ! Ah ! oui, dormir, et avant de dormir, se confesser de cette faute qui n’était pas la sienne !

Encore un pas ! Elle tourne la clef, ouvre sa porte et il se jette sur elle, pauvre petite proie destinée à subir toutes les forces mauvaises.

Quand, l’ayant entraînée, presque emportée, dans sa chambre, où flambait un bon feu, elle se retrouva chez lui, elle soupira doucement :

— Je voulais tout te dire, Félin, je te le jure, seulement pas devant notre père. Il m’aurait battue… Toi, tu m’aimes trop pour me battre, n’est-ce pas ? Et puis je n’ai rien fait de mal : c’est Roland de Malet qui a délivré le braconnier.

— Tu lui avais donc donné rendez-vous dans le bois ?