Page:Rachilde - L’Amazone rouge, 1931.djvu/154

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son énorme tresse brune, semblait augmenter simplement la couronne de ses cheveux, elle apparut à tous, ce matin-là, étrangement pâle, de la même pâleur de cire, eût-on dit, que le teint de son frère. Ses yeux avaient une fixité singulière. Ils faisaient probablement tous leurs efforts pour ne pas croiser ceux des autres, afin de conserver une héroïque indifférence.

Au salut collectif des chasseurs, elle répondit par un vague sourire, une légère inclination, puis vint se placer entre son père et son frère pendant que Roland de Malet s’avançait vivement pour lui baiser la main.

Elle tendit cette main gantée qui tenait la cravache et il n’eut que le loisir d’effleurer le pommeau d’argent de cette cravache, parce que la Lison se permit un petit saut de côté.

— Dites donc, Roland, fit railleusement Félix de Tressac, est-ce que vous aviez pensé à suivre la chasse en voiture que vous n’avez pas de fusil ?