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Page:Rachilde - L’Hôtel du grand veneur, 1922.djvu/58

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ter sur le capot pour lui barrer à jamais le chemin.

— Sept heures vingt-cinq ! cria Julien en regardant son chronomètre ; nous arrivons. Céline, ma petite femme, voulez-vous guetter le dernier tournant dangereux, là, c’est l’amorce du chemin qui rejoint la Seine, je crois, car Elbeuf est une ville de la Seine-Inférieure, donc nous descendons… Inférieure, ça signifie descendre. Vous connaissez votre géographie, Linette ? Ce serait bien utile pour voyager, nous deux, qu’il y en ait un, au moins, de calé. Avec leur sacré poteau indicateur qui n’indique jamais rien. Tenez ?… Qu’est-ce que c’est que ça ?

La route qui ne tournait plus mais, en effet, descendait toujours, semblait s’enfoncer dans un tunnel de verdure. Les phares s’ouvraient là-dedans, un mirifique chemin de lumière d’autant plus irréel qu’il dansait un peu et se traversait du vol furieux d’insectes nocturnes surpris dans leurs errances. Julien ralentit, l’œil rivé à un point blanc placé sur un des bas côtés de la route. Il répéta, très intrigué par ce genre de borne :

— Qu’est-ce que c’est que ça ? Un nouveau