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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/102

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VII

J’allais lentement, la tête baissée, laissant traîner sur le sol durci par la gelée, ma longue robe noire. Je ne distinguais rien au-dessus de moi, un épais brouillard me cachait les hautes futaies ; déjà je m’étais heurtée aux branches basses des arbres, et l’une de ces branches avait déchiré le voile de crêpe qui entourait ma capeline, une autre avait rejeté la capeline en arrière. J’allais toujours, dans ce brouillard intense à travers lequel je n’apercevais plus mon chemin ; il ne faisait pas très froid ; on sentait que le pâle soleil de l’hiver se glisserait peu à peu dans ce brouillard qui, à de certaines places, se colorait de rose. Je venais du cimetière