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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/110

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— James, murmurai-je, je n’ose pas vous comprendre… Est-ce que vous vous jouez de moi ?

— Non, Ellen !… Je vous aime, c’est bien clair.

Il y eut un nouveau silence glacial. Je croyais que la terre allait se dérober sous mes pieds.

— Ellen ! ajouta-t-il, baissant la voix, il n’y a qu’une chose à faire pour éviter de grands scandales et le désespoir pour tous les deux : il faut que vous m’épousiez au lieu de me donner Madge.

Je poussai un cri.

— Misérable !

— Pourquoi misérable ?… Vous m’avez dit que vous feriez passer le testament de votre mari sur la tête de Madge, réglez donc cela et le baronnet lui offrira encore bien son nom… Personne ne sait l’histoire qui est arrivée… aucun résultat n’est maintenant à craindre, n’est-ce pas ?… Moi je vous jure, Ellen, de vous rendre l’existence très supportable… malgré ma mauvaise conduite de jadis, conduite odieuse, allons, je l’avoue ! Oh ! je vous aimerai tant, Ellen, que vous finirez par m’ai-