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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/112

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tirez ! Ne m’insultez pas davantage car mon cerveau éclate… Rentrons au cottage, rentrons…

Il m’entraîna. Je ne savais plus mon chemin. Je voyais rouge. Rentrer à Peddry dans cet état de désespoir était trop imprudent. Je m’arrêtai, suffoquée, sur un monticule de gravier qui surplombait les fossés du parc. Le brouillard s’était un peu éclairci. J’apercevais le cottage. L’usine était en pleine activité. On entendait les coups sourds des lourds marteaux broyant le fer sur les enclumes. Des flammes sortaient en langues minces et ardentes des lucarnes ouvrant dans les pelouses. Devant le perron un groupe d’ouvriers s’agitait, parlementant avec de grandes émotions : le pasteur était là, tout ému ; on s’entretenait de la fameuse nouvelle…

— Voilà tous ces gens qui attendent leur mistress Veedil pour qu’elle leur annonce le prochain mariage… Hipp !… Hurrah ! !… s’écria James exaspéré. Allons… Ellen ! dépêchons-nous… puisque vous appelez cela l’honneur !

— James, par pitié, suppliai-je, mes yeux