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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/113

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sont troublés et j’ai peur de tomber devant eux… James, allez-y seul… dites tout ce que vous voudrez… je me meurs, moi !

— Pauvre femme ! — fit-il d’un accent railleur.

— Ma raison s’égare, James, c’est trop à la fois pour une créature qui n’est pas coupable ! Ayez pitié de moi ! ayez pitié d’elle !…

Alors, il m’entoura de ses deux bras, m’enleva de terre.

— Je te fais donc bien souffrir ? dit-il, frémissant d’un frisson convulsif.

Je voulus le repousser ; il resserra son étreinte :

— Tu me repousses !… tu me repousseras toujours !… Mon Dieu, moi qui croyais qu’il suffisait d’aimer comme j’aime pour attendrir une femme… Ellen, dis-moi ce que tu veux que je fasse pour t’obtenir, je le ferai. Je ne craindrai pas de m’abaisser, moi, ouvrier, plus bas encore !… Vois, cependant, ce que je te disais était plus loyal que ce que je vais faire : je vais l’épouser et je t’aime ! Je te l’ai dit, tu peux seule me sauver de cette honte… Ellen ! ne crie pas ! n’appelle pas,