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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/115

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— Dis-leur donc que c’est vrai et que j’en suis tout heureuse !

Allons, pensai-je, c’est notre destin ! Je me redressai, je serrai la main du pasteur, je baisai Madge au front, et, m’avançant près de la balustrade :

— Mes amis, dis-je d’une voix vibrante, le mariage de miss Madge, avec le contremaître James, aura lieu dans trois jours !

Un joyeux hurrah me répondit, et bientôt on vit sortir de l’usine tous les ouvriers agitant leurs chapeaux et criant :

— Hurrah ! pour le contremaître et pour miss Madge !

En rentrant au salon, j’étais si accablée, que le docteur Hortwer proposa de me faire prendre un réconfortant énergique.

— Mistress m’a l’air de s’être trop laissée aller à sa douleur au cimetière de Wolwich. Croyez-moi, mistress, ce mariage, tout ridicule qu’il vous paraisse, sera, peut-être, une consolation pour vous… Car, enfin, c’est un brave garçon, ce James ; ce n’est pas un gentleman, mais il est robuste, au moins, lui. Une fois débarbouillé de sa suie et de ses al-