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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/12

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du cou, en criant : « Accepte, accepte, Ellen ! Quand tu seras mistress Veedil, tu me donneras un poney… Songe que tu n’auras même pas besoin de changer de nom. »

Toutes ces graves considérations firent qu’un mois après je devins l’heureuse femme de mon cousin Edgard. Mon père, ma sœur Madge, s’installèrent au cottage. Ils étaient tous deux fort contents.

Peddry est à quelques milles de Londres. C’est une maison grosse comme le poing, ayant l’air de trembler perpétuellement devant le monstre noir et affreux qui se couche à ses pieds. Ce monstre tousse d’une manière infernale, crache de la fumée, tressaute à chaque instant. La nuit, il jette des flammes par la gueule : le pauvre cottage, ne pouvant s’enfuir, en est réduit à se tenir les yeux clos, c’est-à-dire à baisser des jalousies sur ses fenêtres pour éviter la suie qui vient en nuages de l’usine.

La campagne est belle aux environs de Londres. Peddry a derrière lui des champs d’orge, d’avoine, de betteraves ; des rideaux de bouleaux coupent ses champs et masquent l’horizon des propriétaires. Ce n’est pas pittoresque,