Aller au contenu

Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

eût attiré, nécessairement, l’attention sur ma personne.

Nous étions au printemps. La nature s’était enfin dépouillée de son blanc linceul. Sous cet appareil de mort, il s’était fait des prodiges de vie.

Les arbres gonflaient les bourgeons de leurs branches, la pelouse redevenait verte, la touffe de roseaux, dont j’avais coupé les grands panaches, allongeait de jeunes pousses de tous les côtés.

Dans la campagne, les buissons s’encombraient de passereaux qui, sans se déranger, prenaient la mousse au pied des buissons et montaient au premier étage pour y installer leurs nids.

Les bouleaux secouaient, en tremblotant d’aise, les brindilles de leur faîte où pointaient déjà des feuilles. Les champs d’avoine et d’orge avaient un tout autre aspect ; les babys recommençaient leurs jeux devant le cottage ; c’était un signe de beau temps. Les enfants sentent très bien la fin de l’hiver et, comme les oiseaux, s’agitent bien plus bruyamment à l’approche de la chaleur.