Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/167

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ne voudrais, pour rien au monde, troubler son ménage. Il faut trouver un prétexte pour m’éloigner d’ici sans qu’elle sache le véritable motif de cet éloignement. Quant à rester deux jours de plus à Peddry, je suis trop fière pour le souffrir.

Vous allez me trouver le prétexte, vous me découvrirez une maladie dangereuse et vous direz qu’il me faut suivre un traitement très sérieux à Londres même. Rédigez pour l’instant n’importe quelle ordonnance. Vous entendez, je veux être partie demain ou après-demain. En attendant, vous restez au cottage.

Le docteur était abasourdi.

— Comment, s’écria-t-il, ce James ! Quel monstre !… c’est inouï. Ah ! mon excellente mistress, vous serez guérie d’écouter toujours cette folle de miss Madge !

— Votre ordonnance, docteur ?

Il comprit que je voulais partir à tout prix ; il rédigea je ne sais quelle ordonnance et me donna la main.

— Je vous promets de faire selon vos désirs, chère mistress. Ah ! ce contremaître, il relève le front maintenant, il chasse sa bienfaitrice !