Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Je rougissais malgré moi ; ce moyen n’était pas loyal, mais cet homme ne méritait pas un scrupule.

Toute la nuit, le cottage fut en l’air. Madge, éplorée, ne se coucha pas. Le docteur gourmandait tout le monde.

Juliette commençait à faire les malles. Je n’avais pas encore l’idée bien arrêtée pour Londres ; cependant, je savais la ville assez grande pour cacher ma pauvre personne.

Le lendemain, je me levai ; mon père était fort inquiet. Une fois la fille aînée partie, le principal rouage manquait à la maison. Pourtant, personne n’eut l’idée d’y penser beaucoup. On s’occupait plus de ma santé, et, sous ce rapport-là, je n’avais pas besoin de jouer la comédie.

James était sombre. Il me fit offrir par sa femme tout l’argent que je voudrais. Heureusement que le docteur n’entendit pas Madge au moment où elle me faisait cette offre. Je pris juste ce qui m’était dû ; je pensais que le travail me fournirait ce qu’il faudrait si j’avais envie de m’en aller ailleurs. Je pouvais donner des leçons de piano ou broder,