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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/170

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La rue était noire, étroite ; les maisons hautes, de triste aspect. On apercevait, à peine, au-dessus des toits, un coin de ciel, toujours grisâtre, semblable au plafond enfumé d’une taverne. Je ne pouvais me résigner à appeler ce coin-là : le Ciel ! Les pavés de la rue étaient si pointus qu’on manquait de tomber à chaque pas. Les ruisseaux, par tous les temps, étaient pleins de fange. Les gens, qui s’égaraient dans ce boyau obscur, s’en allaient vite, de peur de se salir ; ceux qui y demeuraient, pouvaient, eux, salir les murailles en s’en approchant.