Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/171

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Nous habitions, Juliette et moi, au numéro quinze, le quatrième étage.

Je n’étais pas restée longtemps chez l’ami du docteur Hortwer, après que mes parents m’y avaient laissée. J’avais donné mon adresse à ce gentleman qui devait me faire parvenir les lettres dans Bury-Street, mon lieu de refuge. J’avais tout de suite reconnu que ma santé et mes ressources ne pouvaient me conduire ailleurs. Je ne voulais rien demander au mari de ma sœur.

Les jours où mon père devait venir me voir, je me rendais chez le médecin, ami du docteur Hortwer. J’étais bien sûre que James ne viendrait pas me chercher dans Bury-Street.

Je souffrais beaucoup de cet exil ; je maudissais la fatale passion qui me chassait si impitoyablement de mon charmant Peddry, où j’avais été sinon heureuse, du moins tranquille.

Les heures s’écoulaient en travaux de couture de toute sorte. Je n’osais aller demander des élèves ; il y a tant de pauvres maîtresses de piano ! Ensuite, j’avoue que ce métier me