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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/181

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ironique qui m’exaspérait, car je ne comprenais plus du tout sa manière d’agir.

La layette était prête ; je travaillais activement aux petits bonnets, que je couvrais de broderie. James m’annonça que je devais être naturellement l’institutrice de l’enfant. J’en ferais, à coup sûr, une merveille de savoir, d’intelligence, de sagesse surtout. Madge comptait sur une fille ; James espérait un garçon. Ce que je souhaitais, moi, c’est que cet enfant changeât le cœur du père ; cela, je le demandais à Dieu chaque jour, dans mes prières !

Enfin, notre petit Henry vint au monde. Ce fut une joie pour tout le cottage et toute l’usine. Il était quatre heures du matin, quand je pus le contempler à mon aise. James était sorti de la chambre de sa femme depuis longtemps. Pourquoi ? Je n’en savais absolument rien. Je fus envoyée à sa recherche. Je le trouvai dans le salon, debout, près de la croisée ouverte, regardant naître le soleil pendant que son fils naissait.

— James, m’écriai-je, ayant de la peine à contenir mon bonheur, Madge a un beau petit