Aller au contenu

Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Je haussai les épaules.

— Infâme ! murmurai-je très bas.

Il continua de sourire, puis il me parla de l’enfant qui allait naître ; il me quitta en me disant :

— Je souhaite qu’il ait votre visage, Ellen.

James était le même et James était changé. Je compris la cause du changement, quant à ses allures. Pour s’étourdir, James était allé voir, probablement, si toutes les femmes me ressemblaient. Il ne lui était pas difficile, en les cherchant dans certaines classes, d’avoir la preuve du contraire. Voilà pourquoi il était devenu arrogant. Un homme vulgaire peut se croire plutôt rebuté pour lui-même que pour le sentiment du devoir et de l’honneur. James avait dû penser cela.

On attendait le baby de jour en jour. Madge était plus calme, cependant, depuis que j’étais revenue ; son mari affectait, vis-à-vis d’elle, un très grand intérêt. Je les voyais souvent assis l’un près de l’autre, les mains dans les mains, se parlant à voix basse. Madge, alors, rayonnait. James avait ce perpétuel sourire