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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/194

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— Rien qu’un peu ; penchez-le vers moi… Je veux l’embrasser.

— Non, je vous assure qu’il s’éveillera.

— Décidément, Ellen, vous êtes cruelle ; vous me refusez mon fils comme si vous aviez quelques droits sur lui.

— En ce moment, James, j’ai sur lui le droit qu’aurait la première servante venue : pour un caprice, vous ne voulez pas faire pleurer votre enfant.

— Bien, Ellen, j’obéis.

Il passa ses deux bras au-dessus de l’appui et reprit, une à une, toutes les fleurs qu’il avait jetées sur Henry.

— Le jasmin a une odeur si forte, dit-il, que cela aussi pourrait lui faire mal.

— Et le docteur Hortwer ? dis-je en voyant qu’il reprenait les fleurs que j’avais sur les épaules.

— Oh ! c’est un homme qui s’y entend ! S’il réussit dans sa démarche, il sera heureux… heureux comme mon Henry, qui dort là sur vos genoux.

Je tressaillis vivement.

— Mais, murmurai-je, que puis-je pour son