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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/197

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tretien… C’était pendant votre séjour à Londres ; il m’aborda un soir, au sortir de table, d’un air très préoccupé, il causa de vous et dit que vous étiez une jeune femme charmante ; nous fûmes d’accord sur ce point. Puis, il me demanda si, réellement, il ne vous restait rien pour vivre que votre douaire. Voyant que je me tenais sur mes gardes, il m’avoua que ce serait une compagne comme vous qu’il lui faudrait pour ses vieux ans. Il revenait toujours sur la question du douaire.

— Mais, disait-il, elle ne pourrait rien emporter de cette maison ?

Je répondis :

— Si mistress Veedil se remariait, tout ce qu’elle nous a donné, elle pourrait le reprendre.

Je vis Hortwer s’éponger le front, selon son habitude, lorsqu’il est embarrassé.

— Voyons, James, murmura-t-il, il y a antipathie entre votre belle-sœur et vous. Tous les deux, vous ne seriez pas fâchés de vous quitter. Moi, je voudrais l’épouser, vous comprenez ; je ne puis penser à ce mariage que parce qu’elle n’a rien. Cependant, si elle m’agrée, vous, désirant la voir partir, vous pour-