Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/224

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— James, dis-je résignée à mon supplice, je vais prendre un autre nom ; je ferai tout pour qu’il soit respecté. Je dirai, s’il le faut, que vous m’aimez, si vos infâmes poursuites continuent alors…

Il m’arrêta d’un geste.

— C’est inutile, c’est moi qui parlerai à Hortwer.

Je fermai les yeux, mes mains se joignirent.

— Mon Dieu, m’écriai-je, éloignez de moi cette affreuse tentation.

Il se pencha.

— Une tentation, Ellen, laquelle ?

— Celle du suicide !

Il se redressa en ricanant.

— Je pensais bien que ce devait être une tentation semblable !

Il arpenta le salon.

— Voilà une créature que je ne pourrai obtenir qu’en la prenant à la tombe !… C’est inouï, monstrueux ! Je crois qu’il me faudra l’écraser !

Je me levai à demi ; je tendis les mains, vers lui :

— Faites, James… Tuez-moi ! Vous avez