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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/38

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Je parcourus la chambre d’un regard. Quelques chaises, un poêle en fonte ; sur les murs mal blanchis, des estampes représentant des miss fort peu habillées, puis une table et un lit assez élégant ; sur la table, il y avait des cigares, des cartes, une bouteille d’eau-de-vie à demi-pleine, un verre vide, des romans illustrés.

Au bord de son lit, James était assis, le coude appuyé sur l’oreiller ; il ôtait, morceau à morceau, sa manche de veste et celle de sa chemise, complètement brûlées. Une expression d’amère souffrance se lisait sur ses traits. J’en eus pitié ; il était là tout seul, sans un secours.

Il leva la tête : ses yeux étaient aussi enflammés que sa blessure.

— Mistress, ce n’était pas la peine… je vous remercie !

— Comment se fait-il que vous n’ayez pas demandé un des ouvriers pour vous panser ?

— Mistress, ils sont tous aux coulées ; la fonte est rouge et chaude ; j’en sais quelque chose ! ajouta-t-il en souriant ; on ne peut pas abandonner le travail, vous le savez.