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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/39

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Je posai, à côté de lui, les compresses que je tenais.

— Il est probable que c’est de la fusion qui vous aura atteint…

— Oui, mistress !

Je m’approchai pour voir son bras.

— Il faut y mettre de l’huile ; ensuite, je couperai l’étoffe avec des ciseaux.

Je fis ce que j’avais dit. Il me regardait avec l’étonnement d’un chien, auquel on viendrait de casser la patte par mégarde, et que l’on chercherait à guérir.

— Vous êtes très bonne, mistress ; cela me fait penser au coup de cravache de miss Madge.

J’eus un regard sévère ; il comprit et se

tut.

J’avais déjà soigné les enfants des ouvriers ou les ouvriers eux-mêmes, mais point pour des plaies de cette nature. Il n’y a rien d’horrible comme une brûlure. Il était resté, aux chairs rougies, des parcelles de métal : cela fumait encore. Involontairement, ma main trembla en découvrant les derniers lambeaux.