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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/40

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— Vous n’êtes pas habituée à des choses pareilles, mistress, dit-il ; vous feriez mieux de me laisser.

— Non, non, c’est à vous d’avoir du courage, James.

Il rejeta ses cheveux en arrière.

— Si vous croyez que je souffre en ce moment ? J’ai oublié tout mon mal !

J’étais et je suis encore fort sotte en matière de galanterie. Je ne compris point.

Il posa sa tête sur l’oreiller en fermant les yeux.

J’achevai de mettre les compresses ; je n’avais rien pour les attacher… Courir au cottage, c’était trop loin. J’avais sur ma robe de chambre une garniture de dentelle. Trouvant le corsage trop échancré et trop nu, j’avais dit le matin, à Juliette, d’y coudre cette garniture. Elle l’avait si bien cousue, que le fil passait encore d’une aiguillée. Je pris ce bout de fil, je tirai ; j’en eus plus qu’il ne m’en fallait pour lier le bras.

James avait rouvert les yeux. À un mouvement brusque que je fis, la dentelle s’écarta ;