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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/43

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s’effaçait avec des essences !… Il aurait pu s’effacer avec du sang, car je déchiquetai la place avec mes ongles.

Je descendis au bureau pour raconter tout à mon mari et faire chasser cet être odieux, qui récompensait par l’outrage les soins qu’on lui accordait.

Madge avait eu mille fois raison en lui parlant si durement…

Sur le bureau de mon mari, je trouvai une lettre à mon adresse. Edgard, qui était allé à Londres, m’apprenait qu’il irait ensuite passer huit jours à Southampton !

Je restai là, pensive, devant cette lettre ; il fallait donc remettre à plus tard l’expulsion de James ; je ne pouvais le chasser moi-même. Je pouvais vendre le fer, la fonte, recevoir l’argent, donner ma signature, mais mes pouvoirs s’arrêtaient là. Ensuite, quel prétexte donner ? que diraient les ouvriers ? Je regrettais que James n’eût pas été insolent avec ma sœur : j’aurais eu, alors, un motif suffisant.

Depuis un moment, j’étais assise auprès du large pupitre de mon mari ; j’oubliais complè-