Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Reagle ; l’autre pour le discours fait dans le même lieu à l’occasion du décès de Mistress Reagle.

— À l’entendre, criait Jane, la cuisinière, le mari et la femme se valaient ; je sais bien, moi, que ce n’est pas vrai.

Elles criaient tellement haut que je fus obligée d’aller à la porte leur dire de se taire, pour ne pas réveiller ceux qui faisaient la sieste. Elles s’empressèrent de mettre une sourdine à leurs arguments, mais la discussion continua quand même.

J’aurais pu dormir aussi, mais je savais que mon sommeil eût été constamment interrompu. Une maîtresse de maison ne doit pas dormir autant que possible. J’avais une bonne santé, la sieste ne m’était pas nécessaire. Je vins me rasseoir ; je fis quelques points, je levai la tête, je me regardai dans la vitre, poussée sur le rideau. Je vis que ma robe de percale blanche me serrait trop au cou ; il faisait si chaud ! J’ôtai ma ceinture ; je laissai glisser mon petit tablier de batiste dont les poches mignonnes contenaient mes clefs, mes gants, mon mouchoir. J’ouvris un peu ma robe je res-