héritière de tous ses biens. À sa mort, les forges de Peddry me seraient librement concédées.
En voyant les larmes que je ne pouvais retenir à la pensée que peut-être je n’avais pas eu assez d’amour pour mon mari et qu’il allait, sans doute, m’en faire le reproche, il me prit les mains et me dit tendrement :
— Je sais, Ellen, que vous ne m’avez point aimé avant mon mariage ; mais, je sais aussi que vous vous êtes conduite comme peu de femmes aimantes se conduiraient. Vous avez été la providence de ma maison. Votre douceur, votre intelligence ont aidé à la prospérité de mes affaires. Je regrette que nous n’ayons pas eu d’enfants ; mais aussi vous vous remarierez sans embarras. Vous êtes toute jeune ; vous avez un visage qu’on appréciera dans les salons de Londres ; vous vous créerez une existence heureuse avec un homme de votre choix.
Je lui répondis simplement que ma vie, une fois séparée de la sienne, serait tout entière consacrée à ma sœur et à mon père. En attendant, je ne souffrirais pas qu’il me parlât