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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/79

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voix douce… On ne croirait jamais, à l’entendre, qu’il ait une telle voix. Il me disait que j’étais folle de penser à lui, que c’était un caprice de lady et qu’un jour, je n’y penserais plus. Il me disait encore que je ne pouvais pas être sa femme… Mais, qu’est-ce que cela faisait ?… je lui répondais que je l’aimais… Ah ! mon Dieu !… c’est à peine si j’y vois… mes larmes me brûlent !

Ce n’est pas lui qui m’attirait… non !… j’étais la première à le chercher. Dans mon sommeil, je ne voyais que lui !… Jamais rien de semblable pour le baronnet !…

Le baronnet !… je l’ai refusé à cause de James !… Toi !… je me cachais de toi ! Puis, ton mari était malade… tu me surveillais moins !… Oh ! ne me regarde pas ainsi. Ellen, je ne pourrais plus te dire le reste !…

Eh bien ! hier soir, je suis allée près de sa maison ; il était dix heures ; tu me croyais couchée ; j’avais l’argent dans ma bourse. Quand je vis qu’il n’était pas à la barrière, j’allai pour glisser la bourse sous sa porte. À ce moment, il l’ouvrit ; je reculai toute tremblante… je lui dis ce que j’avais fait… puis !…