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Page:Rachilde - L’Homme roux, suivi de La Fille de neige, 1888.djvu/96

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que profiter de ma situation, en ce moment, pour vous faire souffrir, parce que moi, depuis deux ans, je ne fais que souffrir à cause de vous. Eh bien ! je l’épouserai !… mais je ne veux rien vous cacher, il vaudrait mieux pour elle perdre son honneur, que de devenir ma femme !

— James, vous ne savez pas ce que c’est que l’honneur, vous, car vous ne lui auriez pas pris le sien. Je ne veux pas vous croire… c’est vous seul qui êtes coupable… vous l’avez entraînée au mal… ma sœur ne peut pas s’être abaissée ainsi !

Je joignis ma main à celle de James.

— Jurez-moi, dis-je en sanglotant, que vous rendrez un peu de calme à cette enfant, que vous réparerez votre faute en lui donnant tout le bonheur qu’il sera en votre pouvoir de lui donner. Vous oublierez cette autre créature que vous lui préférez et qui, j’en suis sûre, ne la vaut pas. Mon Dieu, mais jamais vous n’auriez osé rêver un avenir pareil ! Songez donc que ce mariage vous fera, peut-être, un jour, maître des forges et de Peddry ! Tout obscur que vous êtes, vous allez être placé au milieu