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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/144

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— Oh, bien, non ! Je ferais jamais ce travail-là, aujourd’hui. Avec des chiens, passe encore, mais des tigres… Vous pourriez me donner mille francs, je marcherais pas.

Je me mets à rire malgré moi, à cause du mot aujourd’hui.

Reconnaît-elle son ouvrage de jadis dans l’histoire du tigre ?

Elle est une pauvre petite dégénérée, ce n’est pas sa faute.

Après lui avoir pieusement baisé les yeux, je jette, sous le portrait du soldat, le louis qu’elle ne songe pas à me demander et je m’en vais.

Je ne reviendrai plus. Je me le jure en descendant son escalier comme ivre d’un affreux alcool qui me brûle l’estomac et me casse les jambes.

Je dois, en effet, être très vieux depuis une heure.

Si la belle Mathilde Saint-Clair ou la mignonne Julia Noisey me voyaient, elles auraient pitié de moi… »

… Et je donnerais les deux corps de ces deux femmes honnêtes (très relativement)