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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/166

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— Je suis contente de te voir pour te remercier, a-t-elle dit froidement.

— Alors, tu veux bien, Reine ?

— Non, je ne veux pas, c’est bête. On peut rencontrer des gens.

Elle me parle presque en français. Je suis si ému que je tremble.

— Des gens ?

— Des types qui te connaissent. Puis j’ai pas de toilette et je veux pas en faire. Je te plaque.

— Reine… la voiture est en bas. J’ai pris une voiture fermée. Nous irons gare d’Orléans et nous ne rencontrerons personne. Tu es folle ! Ou tu as peur que je te viole à la campagne, loin des sergots de ville. Toujours la pensée du monomane qui plante des épingles dans les seins, dis ?

Je ris et je me sens désespéré. Je comptais tellement sur cette partie de plaisir.

J’étais plein d’idées chastes.

Depuis ma dernière visite chez Mme Mathilde Saint-Clair, je suis plein d’idées chastes, je ne sais pas pourquoi.

— Reine, je te jure que tu n’as rien à craindre