Aller au contenu

Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ses droits, ce me semble. Tiens ! Reine, cela m’ennuie de ne pas avoir un petit morceau de toi plié dans du papier… cette lettre…

Elle hausse les épaules.

— Pour ce que ça te servirait, mon pauvre garçon !

— Dis donc, tu ne me prends pas du tout pour un homme.

— Pas ma faute si vous êtes maboul.

— Il est nécessaire d’agir en rustre pour te paraître raisonnable. C’est drôle…

— Oh ! ça viendra. Vous finirez comme les autres… Mais vous voudriez bien m’acheter de l’amitié avant.

Cette idée bizarre de prononcer amitié pour amour !

Nous descendons sans regarder le nom de la gare.

Une allée de verdure ; la Seine, au bout.

Nous filons très vite. Elle a des mouvements prestes d’animal plus libre.

On entend chantonner des laveuses qui battent du linge au bord du fleuve.

Reine s’arrête, admire.

— En voilà des chemises ! Moi, j’en mets pas, c’est trop salissant.