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Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/191

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filles, naissaient tous à l’âge de quarante-cinq ans.

Ça m’a bouché un peu l’horizon de Passy.

J’ignore les occupations de ma mère. Je crois qu’elle joue aux revers de fortune. Elle perd des procès et fonde des ouvroirs. Elle soigne les aveugles qui sont aussi paralytiques et chasse, à coup de mouchoirs ourlés de deuil, les ferments de toutes les corruptions.

Les journaux parlent d’elle quand il y a une épidémie.

Ceci pour l’extérieur.

Intérieurement, elle prie Dieu de bénir ses haines.

Car elle a des haines formidables.

Elle en a deux principales qui suffiraient à chauffer les deux locomotives d’un express.

Elle abomine ma tante, Mme Chasel, et déteste mes livres.

Très réellement née de la Paillerie, elle a non moins réellement fait mourir mon père et son époux, le comte de Rogès, par l’abus de sa pudeur et des petits cierges brûlés à l’église en l’honneur de la conversion de ce