Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/199

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— Oui, mais ta fille est bossue, tante. Moi, ça m’emb… pardon, ça m’ennuie. On se moquerait de moi, au collège.

— Nigaud ! Tu auras quitté le collège ! Tiens… tu ne m’aimes pas.

Là-dessus, attendrissement, baisers prolongés, et mon jeune corps de félin exaspéré se tordait entre ses bras jusqu’à ce qu’il eût trouvé une certaine détente nerveuse que je m’imaginais être le début d’une effroyable maladie. (Au collège, ça se passait tellement d’une autre façon !)

Quand j’eus quinze ans, un matin qu’elle m’avait giflé trop fort, je lui sautai à la gorge et je la mordis cruellement en lui disant des vilains mots appris dans les endroits où j’allais fumer les cigarettes du collège. Ce fut une scène terrible. Elle me renvoya chez ma mère.

Je devins mélancolique.

J’eus des crises de larmes, moi aussi.

Puis une envie lâche de me faire prêtre.

Puis ma tante, sur le conseil funeste de ma mère dont j’entravais la vie mondaine, me rappela.

À partir de ce moment, tout se passa