Page:Rachilde - L’heure sexuelle, 1900.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Tu t’ennuies, chez moi ! Avec moi qui fais tes trente-six volontés ?

— …Pas fumer, toujours.

— Mais ça empeste mes tentures, et tu sauras, plus tard, qu’on ne fume jamais devant une femme.

— C’est donc pour ça que les Messieurs sont toujours dehors !

Et de bouder.

Elle me retraçait des tableaux affreux où la fumée causait les pires catastrophes et développaient des cancers sur la langue des gens.

Je tirais la mienne.

— Tiens ! j’ai fumé toute la matinée derrière toi. T’as rien vu, rien senti et regardes-y voir si j’ai un cancer !…

Ensuite, elle me parlait de notre sainte mère l’Église, de mes proches confessions, des enseignements, si poétiques, de saint Augustin, son auteur favori. (« Tout ce qui finit est trop court. »)

Ça durait des heures, et on se faisait des serments comme des amoureux.

— Tu épouseras ma fille et nous demeurerons ensemble toute la vie !